Algarve... et Açores ??
Alors que je suis remontée en France, Jac reste à Alvor. Il visite les environs de Portimão.
MONCHIQUE
5 juin 2012 : Monchique est à une vingtaine de km au nord de Portimão, au pied d'une chaîne de montagnes. Au loin, l'océan.
SILVES
11 juin : A 15 km au nord-est de Portimão. Dernière capitale des Arabes en Algarve. Elle est le berceau de la poésie arabo-andalouse. Mais les conquérants chrétiens ont tout détruit, sauf le château.
Façades recouvertes d'azulejos
L'empire romain d'Orient au milieu du VIe s.
Le monde islamique au VIIIe s.
732 : bataille de Poitiers (Charles Martel)
Ici aussi, des cigognes.
18 juin : Jac part pour les Açores. Vent force 6. Deux mètres de creux. Foc entier et 3 ris dans la grand-voile au petit largue. Le bateau marche bien sous régulateur d'allure. Mais très désagréable. Début de mal de mer. Les embruns passent par dessus le bateau... »
et petits problèmes entraînant un grand ras-le-bol. Demi-tour. Trop au sud pour remonter sur Alvor. Bien arrivé à Faro. C'était la quatrième tentative... Je devais rejoindre Jac à Ponta Delgada. Il m'attend à Faro.
22 juin : A nouveau l'île de Culatra, dans l'attente de mon retour au Portugal.
Les petits ferrys qui traversent la lagune de l'île au continent.
30 juin : Jour du marché à Olhão. En premier plan, le marché en plein air, du samedi matin. Et le marché couvert dans les deux grandes bâtisses.
6 juillet : Jac se spécialise dans les photos d'oiseaux... Un nouveau passe-temps. Lagon de Culatra.
7 juillet : à Olhão, reflets insolites.
9 juillet 2012 : Je pars de France. Vol Toulouse-Lisbonne-Faro. Pour venir me chercher, Jac mène le bateau près de l'aéroport de Faro, qui longe la mer. Il pose l'ancre devant Praia da Ilha de Faro. Avec la quille haute, il a pu naviguer dans peu d'eau (hors chenal). On marchera 3 km pour rejoindre le voilier. En chemin, on se laisse tenter par 1 kg de cerises vendu 3 €, contre 8 € à Hyères. Et c'est reparti pour la vie moins chère !
Lagune de Faro
En bleu, la mer et les canaux – en vert, c'est recouvert d'eau à marée haute.
On voit, en beige, les îles allongées et étroites qui ferment la lagune et la protège des assauts de la mer. En voilier, on ne va pas tout droit de Culatra à Olhão (3,6 km), même à marée haute. Il n'y a pas assez de fond. On doit suivre le chenal. Difficile à repérer à marée haute, sans la trace GPS. Bien suivre les bouées. Et attention aux carrefours de chenaux où on passe de sortant à entrant.
Tout à gauche, l'aéroport international.
La lagune à marée basse (photo G.Earth). Il manque une 4e trace en mer, celle du dernier retour d'ouest en est.
Vue sur Olhão, depuis Culatra.
10 juillet : J'étais partie de France avec 7 points de suture à faire enlever 18 jours plus tard. C'est donc à Culatra que je me débarrasse des fils. Je vais au petit centre Croix Rouge de l'île. Il y a une infirmière et des secouristes. Tout se passe bien. Un dernier contrôle dans 2 jours. Avec ma carte européenne de Sécurité Sociale, je ne paie rien.
En fin de journée, longue promenade sur la plage. En Algarve, même au coeur de l'été, il y a encore des plages quasi-désertes.
12 juillet : Marée basse. On part du bateau à pied. Quelques flaques d'eau de mer presque trop chaude. On traverse la dune pour aller au petit village endormi. Obligés de mettre nos crocks à cause du sable brûlant. Le vent est chaud. Mais ce n'est pas Séville, avec ses 40° à l'ombre. On comprend que certains bateaux de Gelves viennent passer l'été ici. On retrouve nos amis argentins Luis et Marita de Neguas. Michel de Qaswa. Pierre et Any de Troll. Et même un marinero de Puerto Gelves. Culatra, c'est la résidence d'été des bateaux hivernés à Séville.
On est bien, ici. Il y a de la place aux mouillages et c'est calme.
Du lagon au village de l'île, la dune à traverser.
Maison de pêcheur sur l'île de Culatra.
La mer remonte doucement dans le lagon. Ciel bleu. Eaux calmes. Coquillage... et crustacés (principalement des amêijoas -palourdes- et des coques).
Mardi 17 juillet : On part pour les Açores... Cinquième tentative ! Pour ne pas être bloqués sur le sable, on sort du lagon à 22 h marée haute. On mouille en face de l'île, jusqu'au lendemain matin. Jac préfère quitter la lagune de Faro de jour, à cause des casiers de pêche. On fait à peine 1 mile. Vent arrière, houle de 1,50 m. Déjà secoués... Ca va durer comme ça pendant 8 jours. Et sachant qu'en plus le vent va forcir en cours de route... C'est le prix à payer pour arriver à cette escale. On n'a plus envie. En tout cas, aujourd'hui, à nouveau retour à la case départ : la lagune de Faro.
Je relis les quelques pages de cet article et je me pose des questions... Non, on n'est pas motivés non plus pour un retour en France et faire des ronds dans l'eau entre Hyères et Porquerolles. Nos deux dernières années en mer et sur les fleuves ont créé un certain décalage par rapport à une vie de terriens. Poser définitivement son sac à terre peut devenir la dépression la plus creuse à affronter.
Lors de mes retours en France, je me sentais parfois comme une pièce rapportée, ne cadrant plus avec le décor. La vie citadine est plus « sûre » et plus pratique, mais tout y est limité. Je nous vois mal vivre « enfermés » dans 20 m². Sur le bateau, c'est une vie de liberté, où la nature est reine.
J'écris ces quelques réflexions sans regarder mon clavier. Ma « porte-fenêtre » est grande ouverte sur le lagon. Je vois la barre et le régulateur d'allure qui me rappellent les navigations. Puis un petit ruisseau d'eau de mer qui s'écoule à marée basse... le sable, la dune, quelques voiliers échoués comme nous... le bruit de la mer derrière la dune, et un ciel sans nuage. Il fait chaud. Je suis pieds-nus, en short. La dernière fois que j'ai porté un jean et mis des chaussures, c'était pour rentrer en France...
20 h, sur la lagune – dans quelques heures, la mer va remonter et changer notre décor.
Mercredi 18 juillet : midi, le tableau se renouvelle. La mer remonte.
On fait une croix sur les Açores d'est en ouest, mais descendre vers les Canaries c'est plus facile. Alors peut-être... On a jusqu'en Décembre pour y penser.
