Hiver à FARO

Publié le par voilier-coquillage

 

 

Lundi 23 décembre 2013 : Il fait très beau. Je prends le vélo pour faire un tour dans le chantier. Une famille vit sur son voilier, avec quatre jeunes enfants. Pour eux, c'est la grande liberté. Ils sont sans arrêt dehors, et jouent pieds nus autour du bateau. Cordages suspendus à l'étrave, pour la balançoire. Hamac suspendu à la bôme. Un vélo mono-roue, une trottinette, la dînette, le ballon, etc. Des marelles à la craie sur le sol... Il y a sans doute école à bord, avec l'équivalent de notre CNED français. On ne voit pas les parents. Ils travaillent à bord.

 

Dans la matinée, on part faire un plein de gaz. On met deux bouteilles camping-gaz vides dans le sac à dos, et direction la ville. La boutique est située à côté du marché couvert (place Dr. Francisco sa Carneiro). Prix : 16,20 € la recharge. (13,85 € à Olhão, il y a 4 mois).

 

Quelques photos insolites.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les 24 et 25 décembre : Pluie. 13° au réveil, puis 18°. Vent force 7, rafales à 40 nds. On comprend l'utilité du sol bétonné et des bateaux maintenus par des sangles, pour des tempêtes. Le bateau tremble, mais il est bien amarré au sol. Le vent fait beaucoup de bruit avec les drisses et les mâts alentours. On met les boules Quies dans les oreilles. Super, pour parler dans le vide ! Le lendemain, la dépression est passée. On retrouve le ciel bleu et la douce température hivernale.

 

Samedi 28 décembre : Ciel tout bleu, pas un souffle. Ce sera jour de lessive. Deux grosses machines sont à notre disposition, à 5 €. Elles tournent vite, mais on n'est pas les seuls à laver dès que le soleil revient.

 

31 décembre : Minuit. Deux pétards, trois coups de sirène incendie. Deux coups de sirène d'un bateau du chantier. Un klaxon de voiture. Et un feu d'artifice de cinq minutes, en bord de lagune. Le Portugal termine 2013 à l'économie. Et pour nous, un jour parmi d'autres. Je suis même étonnée que Jac me dise « bonne année »... au réveil. On en rit tous les deux.

 

7 janvier 2014 : Journée aux urgences de l'hôpital, situé à 5 minutes en voiture. Partis en taxi, depuis le bateau, à 11 h. Rentrés en taxi jusqu'au pied de l'échelle à 17 h... Jac se retrouve avec une jambe dans le plâtre pour 3 semaines. Bref, on vous passe tous les détails. Voir page « vie pratique » santé au Portugal.

 

8 Janvier : Je dois monter rapidement à Blagnac (Toulouse) chez mon plus jeune fils. Un drame, qui n'arrive pas qu'aux autres... Je laisse Jac se gérer seul et lui fait un gros avitaillement. Ses béquilles l'attendent au pied de l'échelle pour bouger un minimum...

 

Hiver à FAROHiver à FARO

Fin janvier, retour au Portugal. Les jours s'écoulent à nouveau, inexorablement... Jac a ôté son plâtre. Il n'a pas attendu le rendez-vous fixé à l'hôpital. Il boitille et utilise plutôt le vélo pour se déplacer un peu.

 

Jeudi 30 janvier (quinta-feira 30 de Janeiro de 2014).

Comment on dit « merci » en portugais ? Si c'est Jac qui remercie, c'est obrigad' (obrigado). Si c'est moi, c'est obrigada. « Bonjour », l'après-midi : Boi tard' (boa tarde)... Ça, c'est pour le minimum.

Pour les phrases, je progresse très lentement. Cette langue est relativement facile à comprendre par écrit. Mais à l'oral, c'est une autre affaire. Et puis les occasions sont rares. Une phrase au marché, au café, à la poste, dans le bus... ou pour demander son chemin. Les portugais ont été de grands navigateurs, mais de nos jours on croise très peu de bateaux de voyage ayant pavillon portugais.

La marina, ou le chantier naval, sont les lieux privilégiés pour perfectionner ses langues étrangères, voire en apprendre de nouvelles si le contact passe. Ici, ce sont des bateaux anglais, suisses, allemands, scandinaves... Une dizaine sont habités.

 

8 heures du matin, avant la pluie. Chantier Nave Pegos, Faro.

 

8 février : Les dépressions passent. Le vent peut souffler fort. L'hiver semble long, mais la température remonte tout doucement. On n'a pas reparlé de la suite de nos navigations. Les travaux prévus sur le bateau n'ont pas commencé, et Jac n'est pas en état de marcher beaucoup. Je termine une grippe de 10 jours, avec fortes migraines...

 

Concernant notre hivernage au sud Portugal, je préférai Gelves (Séville). Ici, en bord d'océan, ça souffle très souvent. Le bateau à terre vibre désagréablement. La température est plus douce qu'à Séville. Mais à Séville, s'il faisait plus frais au réveil, dans la journée les maximums sont plus élevés qu'ici. C'était moins pluvieux, et surtout sans vent. Et puis, l'ambiance de Puerto Gelves, avec ses barbecues et ses repas partagés entre navigateurs en hivernage... Ici, rien de tout ça. C'est une « escale travaux ». Chacun bricole dans son coin, ou attend la fin de l'hiver pour repartir naviguer.

 

Et voici encore une dépression … Dimanche 9 février : vent force 8 avec rafales 51,6 nds. Et la pluie qui va avec. Habituellement, les dépressions sont beaucoup plus hautes. Vers la Grande-Bretagne et de l'Irlande. Il ne doit pas faire bon être aux Açores ! Ni en Bretagne.

 

 

Avec le vent et la pluie, on n'a plus d'accès wifi. Il reste la lecture, l'ordi et les sudoku (on en trouve partout, et pas de problème de traduction).

 

Notre vie quotidienne à bord n'est pas toujours facile, surtout quand je dois aller faire un plein alimentaire. Comme je ne peux pas porter grand-chose, je fais plusieurs trajets (2 km par trajet). A mon retour de Blagnac, Jac était arrivé au bout de ses réserves. On a aussi dû gérer nos restes, pendant mes 10 jours de grippe... Et pour le premier plein, j'ai un peu présumé de mes forces.

 

On a fini par trouver un système : Jac ne peut pas beaucoup marcher, mais il peut monter sur le vélo. Il m'accompagne et repart chargé comme un âne, avec les sacs de chaque côté du guidon. Malgré tous ces petits soucis, on est mieux à vivre sur le bateau, qu'à terre. Mon pied-à-terre hyérois ne fait que 20 m². Mais le problème ne se pose pas encore.

 

On attend les beaux jours avec impatience. D'ici là, Jac aura sans doute retrouvé un bon appui sur son pied. Et il reste tous les travaux qui étaient prévus, fin novembre, lors de la sortie d'eau du bateau. Il va encore lui falloir de la motivation.

 

Parmi les tâches mensuelles qu'on s'impose, ça fait déjà un mois que le moteur n'a pas tourné. Il faut s'y mettre ! Une autre grosse tâche, dès que le soleil commencera à sécher l'humidité de l'hiver : nettoyage de printemps de tout le bateau. C'est fou, l'humidité sur un bateau en bord de mer ! Au réveil, les hublots ruisselent. On a du moisi jusque sur la vaisselle qu'on n'utilise pas tous les jours... Le petit radiateur soufflant est bien utile, en hiver. En général, une heure le matin et une heure le soir suffisent.

 

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