ALVOR - PORTIMAO (3)
Lundi 12 septembre 2011 : Il y a de plus en plus de voiliers hollandais, au mouillage. Mais aussi quelques français, dont un qui vient de l'île de La Réunion, quelques anglais et espagnols, des portugais, un belge, un suisse, un danois... J'ai compté une quarantaine de voiliers au mouillage dans la lagune. Mais ce n'est pas encore Porquerolles au mois d'août. Il y a de la place. On n'est pas trop les uns sur les autres.
Mardi 13 septembre : Matinée à Portimão. Nous déjeunons sur place avant de reprendre le bus. Potage au potiron, assiette crudités avec jambon et fromage.
La soupe est très habituelle, ici, même au déjeuner. Et ce n'est pas un petit bol !
Les portions repas sont importantes. Un seul repas serait presque suffisant pour la journée. Au restaurant, on peut demander un plat pour deux à se partager. C'est dans les habitudes.
Lundi 19 septembre : Depuis plus de 15 jours, nous attendons deux courriers de France en poste restante. C'est vraiment très lent ! Et, en plus, au départ de France un des colis est parti en « chrono export ». On m'avait dit 3 jours pour le Portugal ! Mais c'est sans compter le temps qu'il passe en Espagne, puis au Portugal. Et on n'est pas dans une grande ville. On va finir par faire une croix sur les colis. A Séville, déjà, on avait attendu un mois un colissimo, qui a fini par arriver.
Mardi 20 septembre : En allant chercher 5 l de super pour le moteur hors-bord, on s'arrête pour prendre un 4-heures. Décidément, les pâtisseries portugaises ne nous laissent pas indifférents. Prise en flagrant délit de gourmandise !
Et regardez bien la photo... Petits pavés et linge aux fenêtres. Habituel !
A regarder de plus près, c'est un balai qui tient la corde à linge éloignée du mur !
Le petit port d'Alvor, vu du cockpit du bateau.
Mercredi 21 septembre : De bonne heure, Jac met l'annexe à l'eau et part chercher de l'eau avec les jerricanes. Il vaut mieux y aller à marée haute, et avec les bottes. En remontant la ria, il y a une aire de pique-nique avec eau potable. Il faut repérer les lieux en allant se promener à pied.
Tout doucement, on se prépare pour une nouvelle navigation. Pas très loin. Une autre lagune. Celle de Faro, à quelques 50 miles d'ici.
Les cheminées d'Alvor
Les jours passent tranquilles, mais on travaille aussi. Jac confectionne deux blocs de polystyrène recouverts de bâche imperméable pour servir de cales quand le bateau s'échoue à marée basse (en prévision de notre passage dans la lagune de Faro). Et moi, je refais toutes les housses de coussins du carré. Chacun son aiguillée de fil ! Ensuite, il y a les rideaux et Jac doit fabriquer un régulateur d'allure pour pallier une éventuelle panne de pilote.
Jeudi 22 septembre :
Une idée de la tva alimentaire au Portugal : 6 % sur les produits de base ; 13 % sur les conserves, le chorizo, le vin ; 23 % sur les biscuits sucrés, les tablettes de chocolat, la bière (même sans alcool).
Et le prix du super s/plomb. C'est cher (mais peut-être a-t-il aussi augmenté en France) : 1,60 € le litre.
Bilan de notre première année :
Le 30 septembre 2010, il y a un an, on levait l'ancre du port du Gapeau à Hyères.
Quelques chiffres...
Distance parcourue sur l'eau : 1254 miles, soit 2.600 km.
Moyenne en navigation (de lever l'ancre à mouiller) : 5 noeuds, soit 8 km/h.
En un an, nous avons fait 23 escales, dont certaines de plusieurs mois. On assume totalement notre « lenteur ».
Temps passé en navigation : 240 heures, soit 10 jours.
Bateau au mouillage : 131 jours.
Bateau en marina : 146 jours.
Bateau au sec pour travaux d'amélioration : 78 jours.
Vendredi 23 septembre : Nous avons un nouveau voisin au mouillage. Un Ovni de 15 m, avec un grand pavillon finlandais. Mais il n'est pas resté longtemps. Il chasse et va mouiller plus loin.
Pour les non-marins : un voilier chasse quand son ancre se détache du sol. Le bateau part... tranquillement tout seul en traînant son ancre, s'il n'y a personne à bord. Attention aux voisins !
Un pêcheur part avec sa brouette ramasser les praires, à marée basse...
On regarde la météo en vue d'une navigation. Mais, à partir de mardi, il y a une semaine de vent d'est. Donc pas génial pour aller à Faro, à l'est. On va encore attendre ici. Rien ne nous presse. On saisira la prochaine météo avec vent habituel venant de l'ouest.
En fin de matinée, on part pour Portimão. Déjeuner soupe au Jumbo.
Le centre commercial Aqua et son hypermarché Jumbo, à l'américaine.
Mais, dans les petites rues avoisinantes, de nombreux commerces sont fermés et à vendre.
Puis Musée de Portimão, que je baptiserai « musée de la sardine ».
(Encore une ancienne cheminée et son nid de cigognes, haut perché.)
Le musée est installé dans l'ancienne usine de conserves, restaurée et réhabilitée.
Visite très intéressante, surtout la façon dont les sardines sont mises manuellement en boîte, au 19e siècle.
Le musée expose un bref historique de la région de Portimão et de l'Algarve : de la préhistoire à l'époque romaine et arabe ; le transport du bois pour la construction des bateaux de pêche ; la fabrication des boîtes de sardines et explications sur la mise en boîtes ; les fruits secs (figues). Aujourd'hui, la région vit du tourisme.
Préhistoire : maquette construction d'une sépulture. D'après le site néolithique d'Alcalar.
Constructions navales – séchage des figues.
Machine à lithographie pour la publicité des dessus de boîtes.
Industrie de la sardine : L'usine était divisée en 2 sections, la section des contenants (fabrication des boîtes et impression publicitaire du couvercle), et la section des contenus (préparation, remplissage et fermeture des boîtes).
Préparation des sardines et mise en boîte.
A l'étage du musée, une exposition temporaire de sculptures sous-marines.
Le Museu de Portimão est situé sur la promenade du bord de mer, près du club naval.
Il est gratuit le dimanche, et les Journées du Patrimoine (fin septembre).
Portimão – promenade du bord de mer (rivière Arade)
Mardi 27 septembre 2011 : En cette fin septembre, les marées deviennent très importantes. A marée basse, le bulbe de la quille s'enfonce dans la vase. Le bateau ne bouge pratiquement plus, tout en étant dans l'eau.
Mercredi 28 septembre : On va chercher une deuxième bouteille de camping-gaz. La boutique vaut le détour ! Elle se trouve dans la rue qui va de la place aux cafés à l'église. L'auto-collant camping-gaz est sur la porte du magasin... qui est grand-ouvert. On ne voit donc l'indication que lorsque le magasin est fermé. Ça commence bien !
L'enseigne est « mini-mercado Salvador ». On entre. C'est vraiment « mini ». Personne ! La mamie-propriétaire est dans le fond de son petit magasin... en train de repasser du linge. En plus de l'échange bouteille vide contre bouteille pleine, on prend un gros paquet de biscuits. Elle écrit 12,60 + 4 sur un bout de papier et fait le total. On paie et sort du magasin. Elle, elle repart à son repassage, jusqu'au prochain client.
Coucher de soleil sur l'eau de la lagune
Jeudi 29 septembre :
Marée basse sur la dune
Samedi 1er octobre : On attend le vent d'ouest pour lever les amarres, enfin. Cependant, on était bien, ici. Hier soir, comme chaque soir, on s'installe dans le cockpit pour regarder le soleil se coucher. Du rivage, on entend des airs d'accordéon. Tiens ! My way/Comme d'habitude, chanté en portugais. Puis la Bohême d'Aznavour à l'accordéon... Ca fait un peu rétro. Ce n'est pas le fado nostalgique traditionnel. Mais ça cadre bien avec le petit port de pêche et ses maisons blanches serrées les unes sur les autres dans la rue qui monte.
Et un autre coucher de soleil sur l'eau, magique quelques minutes...
On en profite encore un peu. Dans quelques jours, on lève l'ancre pour un autre ailleurs à découvrir et apprécier.