CARTAGENA - ALMERIMAR
Lundi 7 mars 2011 : Jac prépare le tangon et fait le plein d'eau. Ciel gris toute la journée, mais pas une goutte d'eau. On passe le reste de la journée sur nos ordis.
Explications pour les non-marins : Le tangon est une sorte de bôme, mais dans l'autre sens. Il est gréé à l'inverse de la bôme, donc depuis le mât vers l'avant du bateau. Il sert à maintenir notre foc en vent arrière et grand largue.
Mardi 8 mars : Continuation des préparatifs de départ. Nettoyage de la cuve à eaux noires (wc).
Mercredi 9 mars : Comment on gère la météo marine avant une navigation ?
Nous étudions la météo dans les jours précédents, principalement sur zyGrib. On regarde aussi le site italien lamma.rete (mais qui s'arrête vers Carthagène). Sur le site, on affiche les cartes par tranche de 3 heures, sur une prévision de 7 jours. Et on enregistre pour consulter aussi hors ligne.
On calcule la vitesse probable du bateau par rapport au cap à prendre, et à l'orientation et la vitesse du vent. On voit à quelle heure on peut partir, à quelle heure on pourrait arriver, à quelle heure on serait aux 4/5 de la route pour passer le Cabo de Gata... Au passage d'un cap, le vent se renforce. La fenêtre de vendredi est trop courte car le vent va tourner à l'Ouest en cours de route.
On évite d'arriver de nuit dans un port. Par contre, Jac préfère généralement partir en fin de journée et naviguer de nuit. Puis, on entre les waypoints dans l'ordinateur de bord... Toute une préparation méticuleuse et indispensable ! Certains diront qu'avant on naviguait autrement. Mais autant bénéficier de la technologie actuelle pour décider de prendre la mer, ou attendre.
Jeudi 10 mars : Notre première vraie journée de pluie depuis que nous sommes ici, c'est-à-dire depuis … fin novembre ! Nous sommes allés traîner au Musée Naval.
Samedi 12 mars : Dernier contrôle météo pour partir demain.
Apéritif d'au-revoir sur HELIOS. Fait la connaissance du voilier ARNICA, qui était au Gapeau (encore un ex-hyèrois). Ils partent pour la Guadeloupe, puis plus tard Panama.
Dimanche 13 mars : 8 h 30 – Jac m'annonce « soleil – calme blanc ». Il prépare le petit déj.
A 9 heures, on débranche le chauffage et récupère la rallonge électrique branchée sur le ponton. Il fait 23° au soleil. Oté antenne wifi extérieure. Fermé tous les hublots.
Sur le livre de bord, le capitaine écrit « de Cartagena à... » On allume VHF, AIS et ordinateur de bord. On branche le pilote automatique. Il ne reste qu'à allumer le moteur et larguer les amarres.
Et bien, non, on ne part pas... et pas avant la prochaine fenêtre météo dans plusieurs jours : problème avec la clé de contact qui s'enfonce dans le tableau. Tout vider la cale pour accéder à l'arrière du tableau, mettre un autre tableau (notre stock Ali Baba). Contact moteur. OK ça tourne. On y va. Largué les amarres à 11 h 15.
vers Almerimar
Amarré lundi à 11 h 10 au quai d'accueil de la marina Puerto Deportivo Almerimar. Quai d'accueil à gauche en entrant, près pompes gasoil et tour capitainerie. Un marinero nous attend pour prendre nos amarres. L'accueil capitainerie est en français. Très grande marina de 1.100 places avec toutes les commodités.
(voir la carte générale depuis Hyères en rubrique pages-cartes)
Tout autour de cette villégiature sortie de nulle part, il y a des km² de serres. Côté température, on a gagné quelques degrés. Quand à la pluie, Almeria est la région la plus aride d'Europe. La mer aussi a pris quelques degrés : 16,6° affichés sur le sondeur. En hiver, c'est pas si mal.
Pour ceux qui veulent transiter à Almerimar : (voilier moins de 10 m – oct à fin mai) :
marina 6,45 € ttc/jour (14,20 € en été).
électricité/eau 3,30 € ttc /jour
caution 20 € (ou laisser cni) pour clés électroniques ponton et douches.
caution 40 € (ou laisser cni) pour l'embout prise de courant très spécial.
2 jours de wifi 6 €
mise à sec 88,70 € ttc (x2) - réserver la veille.
varadero 7,13 € ttc /jour - on peut rester à bord et travailler dans le bateau et sur le pont.
De notre ponton jusqu'à la Capitainerie, il y a 1,2 km… si on ne se perd pas dans le dédale des dársenas (bassins) et résidences avec places à l'eau. C'est tellement grand qu'il y a 4 points douches (très propres) à des endroits différents... et une église. Par contre, on est à 5 minutes du supermarché .
Quel contraste avec la belle Cartagena ! Pas de ville. Tout de même des commerces, un supermarché Mercadona, des shipchandlers et beaucoup de résidences vacances. Mais on croise peu de monde. Quelques bateaux sont devenus sédentaires et les paraboles tv sont sur le quai. C'est propre et très calme. Pas un bruit en dehors du vent. Nous sommes 5 voiliers habités sur notre ponton, mais on ne croise personne.
Mardi 15 mars : Vent d'Ouest force 6. Il était temps que nous arrivions ! Le soleil brille. Dans les terres, il a beaucoup plu et au loin les sommets de la Sierra Nevada sont recouverts de neige.
Avant d'arriver en ville, on descend au centre commercial. Il y a des galeries marchandes et un office du tourisme.
On pensait ensuite aller jusqu'à El Ejido à pied, mais impossible. Il y a l'autoroute. On ira en bus.
Mercredi 16 mars : Jac va à pied remplir ses jerricans de gasoil. Deux aller et retours. La flemme de désamarrer le bateau pour aller à la pompe, mais le courage d'y aller à pied. Près de 5 km ! Et l'après-midi on fait une longue promenade de 10 km, en montant sur la falaise contre laquelle la ville est adossée. Vue sur Almerimar, sa marina, sa plage, son golf, son lac, ses résidences... celles en constructions. Bref, tout pour attirer du monde qui semble ne pas venir, tout du moins en cette saison. Et ils ont vu très grand ! Des km de trottoirs pavés couleur rouge brique, bordés de plantations, des avenues à doubles voies, une piste cyclable qui rejoint Almerimar au centre commercial d'El Ejido à 6 km. Pour ceux qui veulent passer du bateau au camping-car, il y a de nombreux endroits pour stationner agréablement. Certains sont gérés par la Capitainerie.
Tout là-haut sur la falaise, on a croisé un troupeau de moutons et son berger. Sans doute un rare endroit de végétation, si on peut appeler ça ainsi.
Tout le reste est envahi de tâches blanches brillantes. C'est la plus grande concentration de serres au monde. Les invernaderos vont d'Almería à Motril, soit plus de 100 km. Le sol désertique a été transformé en eldorado. Beaucoup de monde, d'entreprises et de richesses. Mais à quel prix ! pollution du sol et de la nappe phréatique par l'usage d'engrais et de pesticides. Rareté de l'eau...
Retour au bord de mer en descendant par un chemin du parc naturel de Punta Entinas Sabinar. La partie Est de la ville est différente. Des maisons avec jardins, mais encore des résidences vacances.
Une dizaine d'immeubles comme celui-ci se suivent les uns à côté des autres, le long d'une avenue. Sans doute sont-ils pleins de vacanciers plus tard en saison. Nous ne sommes que fin mars.
Vendredi 18 mars : Nous reprenons le bus pour El Ejido. C'est une grande ville calme, aux larges avenues arborées, mais sans intérêt particulier.
De retour à bord, on attend la fin de la journée pour faire une ballade dans le parc naturel. Le ciel est tout bleu, pas un souffle de vent. La température commence à sérieusement monter. Il ferait presque trop chaud ! On sort les tongs et les chemisettes.
Le parc naturel fait 18 km de long, en bordure de mer. L'immense plage est donc non bétonnée et très sauvage. C'est une bonne surprise !
Lundi 21 mars : Allés en bus jusqu'à Adra, en bord de mer. Petite marina, avec peu de places disponibles. Par contre, une grande marina est en cours d'achèvement..
La ville n'a pas grand intérêt si ce n'est sa plage de galets gris. Et elle ne semble pas touristique. Nous avons cherché en vain un petit café pour nous restaurer. On n'a trouvé qu'un kebab turc, où on nous a parlé en anglais.
Mardi 22 mars : Le vent d'Est souffle fort. Force 7 à 8 au large. Dans la marina, les voiliers tirent sur leurs amarres. Les mouettes ont disparu. Les drisses claquent. Jac met de la musique classique dans ses oreilles. Moi, ce sont les boules Quiez.
Comme d'habitude, on surveille la météo pour repartir. La stratégie est de partir d'ici avec du vent d'Est qui va nous porter gentiment jusqu'à Motril, et d'arriver avant d'avoir le vent de face. Il y a de bonnes conditions en fin de semaine. Mais il nous faudra encore consulter la météo avant de nous décider.
