La remontée du GUADIANA

Publié le par voilier-coquillage

 

 

 

PORTUGAL

La remontée du Guadiana

 

 

Samedi 22 octobre 2011 : Départ de Faro pour le Guadiana, fleuve frontière entre le Portugal et l'Espagne dans sa partie avale. Depuis le mouillage de Faro jusqu'à l'océan, on met une heure. On n'a pas pu choisir les conditions idéales : la marée est montante. Mais il fallait faire la route Faro-Guadiana de jour à cause des filets de pêche. Foc et grand-voile sont hissés.

On file sur l'eau jusqu'à l'embouchure du Guadiana. On y arrive à marée descendante, avec le vent arrière. A contre-courant, on a la barre... A l'entrée du fleuve, c'est Vila Real de Santo Antonio (rive portugaise), et un peu plus loin Ayamonte (rive espagnole).

Explication d'une « barre » : Une mer avec des déferlantes se forme lorsque le vent est dans un sens, et le courant d'un fleuve en sens inverse.

 

La marina de Vila Real de Santo Antonio

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Puis, c'est l'immense pont sur le Guadiana, reliant les deux pays par la route.

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Non, le mât ne touchera pas !

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Les câbles qui tiennent le pont jouent un concert comme si des milliers d'oiseaux chantaient.

Après le pont, ça devient calme. On apprécie le paysage.

 

 

Toujours à la voile, on remonte le Guadiana le plus en amont possible avant la nuit. On mouille à Montinho das Laranjeiras, près de Guerreiros do Rio, à une vingtaine de miles de l'embouchure. Contrairement aux rives du Guadalquivir, ici c'est déjà vallonné. On croise de tout petits hameaux, avec leur ponton et souvent quelques voiliers mouillés pas loin.

 

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LARANJEIRAS (rive portugaise)

Au réveil, le temps est pluvieux. Mais le paysage est beau. La pluie fait ressortir une odeur de camphre. Quelles plantes ? Dans le calme, on entend un coq chanter, et des petits oiseaux. Coquillage est à nouveau « un voilier en bord de terre ». Nos meilleurs moments !

 

Réveil sur le rio Guadiana, à Laranjeiras

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Dimanche 23 octobre : Depuis 24 heures, on se pose la question du pavillon de courtoisie. Venant du Portugal, on a hissé celui du pays depuis 2 mois déjà. Mais ici, sur un fleuve frontière ? On regarde les bateaux qui naviguent. Certains ont opté pour les deux pavillons : espagnol et portugais. Mais lequel mettre au dessus de l'autre ?

On part à terre faire une petite ballade. Il y a des chemins de randonnée, mais vu le ciel très nuageux on se contente de marcher sur la route. Sur notre chemin, des vestiges de maisons romaines.

Les olives arrivent à maturité. Il n'y a pas un olivier pour les vertes, et un autre pour les noires. Les olives noires sont simplement des vertes arrivées à maturité plus tôt.

 

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De retour au hameau, une camionnette klaxonne et on voit arriver quelques personnes. Un dimanche, à 16 h 30, c'est le camion-boulanger. On en profite pour prendre du pain frais et 2 pâtisseries.

 

 

Lundi 24 octobre : Le vent souffle, mais le ciel devient bleu. Donc sentier de randonnée. Grande ballade dans la campagne très vallonnée.

 

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GUERREIROS (rive portugaise)

Le chemin nous mène à Guerreiros, un hameau au bord du fleuve, avec son petit ponton et un unique café. Les maisons sont collées les unes aux autres dans des ruelles très étroites et très pentues. Surpris, on découvre un musée. Bien sûr, on entre. Entrée 4 € à nous deux. Les plus de 65 ans paient moins cher que ceux de 60. Comme en Espagne, on est retraité qu'à partir de 65 ans.

Le Museu do Rio nous étonne. D'abord il se trouve dans un hameau où il n'y a même pas une épicerie. Ensuite, il paraît tout neuf et est très complet. Il y a même une salle de projection. On a tout vu, longuement. Concerne l'histoire du fleuve, des maquettes de bateaux du bas Guadiana, les oiseaux, poissons, plantes du fleuve. Vidéo sur la pêche en amont du fleuve, alors torrent très encastré, et sur la période des contrebandiers lorsqu'il y avait une frontière entre les deux pays. 

 

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ALCOUTIM (rive portugaise)

Mardi 25 octobre : Très agréable route jusqu'à Alcoutim, rive portugaise, et en face Sanlúcar de Guadiana sur la rive espagnole. Le Guadiana est plus beau que le Guadalquivir. Ses rives sont très vallonnées et il y a des petits hameaux.

En s'approchant du ponton d'Alcoutim, il ne reste que 2,60 m de fond à marée sans doute basse (décalée d'environ 3 heures par rapport à l'horaire côtier -cqfd). On se plante. La quille est restée basse. On va mouiller côté espagnol. L'ancre dérape à deux reprises avant la bonne. Il doit y avoir un fond avec des graviers. Jac hisse le pavillon espagnol de courtoisie. Rive gauche, c'est l'heure espagnole, rive droite, l'heure portugaise avec une heure de moins.

On va à terre, côté portugais.

 

Cabo San Vicente (Cap St-Vincent) à 300 km...

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Un château du Moyen-Age, avec son musée. Une belle vue sur la rive espagnole. Un hameau aux ruelles très pentues. Un bar, un Crédit Agricole, une Poste, un centre de soins, 2 ou 3 hôtels, quelques restaurants. On trouve difficilement une épicerie. Mais ça a son charme.

 

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SANLÚCAR DE GUADIANA (rive espagnole)

Sanlúcar de Guadiana, rive espagnole (vue depuis Alcoutim)

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Jeudi 27 octobre : Le village espagnol ne ressemble pas à son voisin portugais d'en-face, sauf les rues pentues. Ces dernières sont un peu plus larges et carrossables. Une porte de maison ouverte : c'est le boulanger qui vend son pain (pain de campagne tout frais à 0,50 €), une autre porte c'est l'épicerie, une pharmacie, une mairie, une école, des gardes civils... et 2 moulins à vent sur la colline. Subitement ça nous fait bizarre de parler espagnol. Enfin, on comprend et se fait comprendre.

 

Sanlúcar de Guadiana

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Vendredi 28 octobre : 8 h 20 - On voit passer, en annexe, une famille avec deux jeunes enfants et leur cartable sur le dos. Le voilier hiverne sans doute ici sur le fleuve, et les enfants sont scolarisés côté espagnol.

On se pose la question de savoir si on peut remonter le fleuve au-delà d'Alcoutim. On a lu beaucoup de choses peu encourageantes. Un voisin anglais nous dit avoir une carte (faite par un allemand) pour éviter les cailloux. Il doit nous la scanner. On attendra en vain. Et finalement, on se décide. On continuera en amont du Guadiana. On a la chance d'avoir une quille relevable. On verra bien !

Après quelques jours de dépression (pluie et vent), le beau temps revient. Deux voiliers glissent sur le fleuve. Ils profitent du courant descendant pour aller vers la mer... Tout est calme. Nous, on attend le courant remontant, dans l'après-midi, pour aller plus au nord sur le fleuve.

 

petits coquillages

 

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