SEVILLA - la Feria
La Feria de Séville
Nous y étions le mardi 3 mai 2011. C'est le premier jour. La Feria dure jusqu'au dimanche. Généralement elle a lieu en avril. Mais, quelque soit le mois, c'est toujours « la feria d'avril ». Alors les espagnols disent que cette année elle commence le 33 avril.
Elle est située sur un terrain spécialement aménagé, sur la rive droite du fleuve. On y entre gratuitement. Pour y aller, pas de problème. Il suffit de suivre les volants des robes.
Premiers abords, un immense parking et des files interminables de bus, prévus exclusivement pour la Feria.
D'ailleurs, attention, à 21 heures on a attendu en vain le nôtre pour rentrer sur Gelves. Certaines avenues étant bloquées pour la Feria, l'arrêt du bus avait été modifié. On a pris un taxi avec deux espagnoles dans le même cas que nous.
La Feria a deux secteurs différents. Une partie fête foraine avec la grande roue, les manèges, les stands de barbe à papa, peluches, loteries et autres. L'autre partie avec les loges et les paseos (promenades) de calèches et cavaliers. Les loges appartiennent à des familles riches. Elle sont en bois, bien entretenues et décorées. Les familles s'y retrouvent entre amis. Entrée sur invitation.
Les calèches stationnent devant les loges-tentes.
Loge privée 207 :
Les personnes âgées de plus de 90 ans sont autorisées à entrer, accompagnées de leurs parents.
En prenant le bus de Gelves pour nous rendre à Séville, les femmes sont habillées pour la Feria. Elles mettent les fameuses robes à volants, très moulantes (des flamencas) quels que soient la corpulence et l'âge de celle qui la porte. Et elles leur vont très bien, dans tous les cas. Très maquillées, jusqu'au bout des ongles. Cheveux peignés avec art, souvent longs et tressés en une seule natte, ou relevés et tenus par un grand peigne. Ils sont agrémentés de grosses fleurs. Et toujours des boucles d'oreilles colorées.
Celles qui ne portent pas la flamenca ont mis le tailleur-pantalon ou la veste fine, les bas (malgré la chaleur) et les chaussures à talons aiguilles
Mais comment peuvent-elles marcher ainsi pendant des heures sur la terre battue et les pavés ?
Bref, les andalouses se font belles. C'est jour de fête. Les sourires sont accrochés aux lèvres. Tous vont et viennent avec joie et nonchalance. On s'est facilement pris au jeu. Nos pas se sont ralentis...
Les hommes sont en costume-cravate et ont une pochette, parfois assortie à la robe de madame. Très chic !
Le cavalier porte un gilet court sur un pantalon moulant à taille haute. Il a un chapeau à larges bords, posé à l'horizontale. Il se tient très droit sur son cheval. Une main tient les rênes, l'autre est sur la hanche. Il contrôle parfaitement l'animal, qu'il fait marcher ou trotter avec habileté. Il est conscient qu'on le regarde, et il se laisse admirer sans en avoir l'air.
Les petites filles portent aussi la robe flamenca, souvent la même que maman.
Le cavalier est à califourchon sur la selle, alors que sa cavalière est assise en amazone à même la croupe du cheval. Une main encercle la taille du cavalier, l'autre main tient un rêne passé sous la queue du cheval.
Ils se promènent à pied dans les avenues de la Feria, en couple, en famille ou entre amis, mais rarement seuls.
Et puis, il y a les calèches tirées par un ou plusieurs attelages. Là, ce sont des familles.
Les attelages aussi se font beaux. A regarder de près, on a vu des chevaux épilés.
Tout se passe dans une ambiance très festive. Beaucoup de couleurs et de sourires. On s'excuse de vous bousculer par mégarde. Mais il y a tant de monde !
Au hasard d'une loge, de jeunes andalouses et des moins jeunes dansent un flamenco lent. Les mains parlent autant que la guitare.
Nous y étions vers 19 h. Dans les avenues de la Feria comme sur les calèches, certains ont la flûte de champagne à la main, et pour les autres, c'est un très grand pichet plastique rempli de rebujito (vin blanc, limonade et beaucoup de glaçons).
Camara Oficial de Comercio, Industria y Navigación – 1886-2011 – 125° aniversario
Sevilla 2019 - 2022
Initiative de la ville pour commémorer le 5e centenaire de la 1ère circumnavigation de la terre.
Et pendant ce temps-là, en ville, tout semble tourner au ralenti. Il y a moins de monde dans les rues. La plupart des magasins ferment dès 14 heures. Ils vont tous à la Feria. Et ça dure six jours !
Dimanche 8 mai : Nous revoici à la Feria. On avait envie d'y retourner, de reprendre un bain de foule nonchalante. Mais la fête tire sur sa fin. C'est le dernier jour. De nombreuses loges sont en rangement. Il y a moins de foule.
Le dimanche, c'est aussi jour de corrida. Et pendant la Feria, ce sont les mêmes qui y vont.
Ils s'y rendent en calèche.
Les loges se vident. Je prends les photos que je n'avais pas osées prendre.
Les calèches promènent plutôt les visiteurs du dimanche que les riches sévillans, comme le premier jour de la Feria.
Par contre, côté fête foraine, il y a toujours autant de monde et de brouhaha. La percussion remplace la guitare. On ne s'entend plus ! C'est le royaume des enfants et des plus grands.
Statue vivante
C'est très impressionnant de voir fonctionner grande roue et autres balançoires aériennes. Il y a aussi toutes sortes de manèges, même des manèges avec de vrais chevaux.
Nous n'avons pas pu voir la Semaine Sainte en Espagne, mais on se souviendra de la Feria.
Un grand événement pour la ville de Séville. Et bien au-delà.